Paul Armand Gette : Close Up 4 (entretien)

Extrait du livre Des calcinations à l’astroblème, éditions Michel Baverey courtesy © Paul Armand Gette

Alice et Artémis sont ses muses. La mythologie entremêlée aux sciences de la botanique, la géologie, la minéralogie sont ses sujets. Depuis 60 ans, l’œuvre de Paul Armand Gette se déploie au travers de livres, de dessins, de sculptures, de photographies, voire de traces de ces photos. L’érotisme y a une place maitresse tout en laissant aux modèles l’initiative et la liberté de leurs poses.

Le 19 février débute « Dessins suspendus », une exposition à la galerie Satellite accompagnée d’un livre de Paul Armand Gette autour de la censure de la Diane chasseresse de Jean-Antoine Houdon, dont le sexe apparent, jugé trop naturaliste, fut rebouché lors de son entrée, en 1829, au Musée du Louvre.

© Paul Armand Gette

Comment vous présenteriez-vous ?

Comme un artiste autodidacte, un amateur de sciences. Je suis devenu artiste en 1949, ou peut-être l’étais-je avant sans le savoir.

Comment présenteriez-vous votre œuvre ?

Comme une recherche, sans doute en raison de ma passion pour certaines sciences comme la botanique ou l’entomologie que je trouve voisines de l’art.

Votre première rencontre avec l’art contemporain ?

Par le biais de la poésie et l’achat d’un lot de livres (Germain Nouveau, Paul Eluard, Benjamin Peret…) dans lequel se trouvait Le surréalisme et la peinture d’André Breton (1948).

Vos plus grands chocs esthétiques ?

Un voyage en Italie, à l’âge de 8 ans, où je découvris l’antiquité romaine, la peinture de la Renaissance, Napoli, Pompéi et le Vésuve.

L’artiste disparu que vous auriez aimé connaître ?

Lucas Cranach. J’aime sa manière de traiter des sujets inspirés par la mythologie comme certaines de ses variations sur le thème «Fontis Nympha».

Un.e artiste d’aujourd’hui que vous aimeriez rencontrer ?

Annette Messager, mais je la connais depuis les années 70 !

© Paul Armand Gette

Votre musée préféré ?

La galerie de Minéralogie du MUSEUM à Paris et les musées qui mêlent archéologie et Beaux-Arts comme celui de Belfort ou Besançon.

L’œuvre que vous aimeriez posséder ?

La Marietta de Camille Corot, qu’il refusa toujours de vendre de son vivant. Maintenant on peut la voir au Petit Palais.

Êtes-vous collectionneur ?

Pas vraiment, mais j’aime bien les dessins. Je collectionne volontiers les minéraux et les insectes.

La musique qui vous émeut le plus ?

Celle d’Erik Satie à qui j’ai rendu hommage en écrivant «Dimanche», une musique que je n’entendais pas ne sachant pas lire les notes, et  «Le bouquet de Suzanne».

© Paul Armand Gette

Quel.le auteur.e a pu inspirer votre œuvre ?

Lewis Carroll ou plus exactement Alice et sa traversée du miroir.

Quel événement vous a marqué ces derniers temps ?

Je ne sais pas.

Quelle utopie, quel espoir pour demain ?

Le printemps.

Paul Armand Gette est représenté par la galerie Jean Brolly à Paris et mfc-michèle didier Paris-Bruxelles.

Paul Armand Gette, Dessins suspendus, éditions Al Dante/Presses du réel, 2021, 16 p., 7 €

Toutes les photographies courtesy © Paul Armand Gette