Willy Ronis. Un grand maître de la photographie s'est éteint [Vidéo]

Willy Ronis, un des plus grands photographes français de son temps, s'est éteint hier à l'âge de 99 ans. Ce maître de la photographie de l'humain avait notamment fait partie de l'agence Rapho avec Robert Doisneau et Brassaï.

Cet amoureux de l'humain (ci-contre, en arrière-plan, une scène de vie ordinaire sur les bords de la Marne) avait fait don à l'Etat de son oeuvre dès 1983.
Cet amoureux de l'humain (ci-contre, en arrière-plan, une scène de vie ordinaire sur les bords de la Marne) avait fait don à l'Etat de son oeuvre dès 1983.
Willy Ronis était d'abord un tendre témoin de Paris et des «petites gens». Né en 1910 à Paris, l'auteur des «Amoureux de la Bastille» a réalisé son premier cliché à 16 ans. Son père, ukrainien, amateur d'opéra, était photographe de quartier, sa mère, lituanienne, professeur de piano. Jeune, Willy Ronis est passionné de musique et de dessin. Il préfère taquiner la muse avec un violon plutôt qu'au travers d'un objectif. «Je voulais être compositeur, mais j'ai vite compris que je n'avais pas les moyens de réaliser cette ambition». Après son service militaire, il abandonne la musique pour reprendre la boutique de son père, malade. Mais dès qu'il le peut, le jeune homme s'évade à la montagne et réalise des reportages sur les sports d'hiver. Il découvre qu'il peut «exprimer quelque chose de personnel» avec la photographie.

Des clichés dans Life et Vogue

À la mort de son père en 1936, Ronis se débarrasse du magasin et devient photographe pour la presse, l'industrie, la mode et la publicité. Le Front Populaire lui donne l'occasion de publier ses premiers reportages sociaux. Membre du Parti communiste, le photographe aime montrer certaines «dures réalités», le travail à la chaîne, les grèves... Pendant la guerre, Willy Ronis, qui est juif, gagne le sud de la France et devient au hasard des rencontres régisseur de théâtre, aide-décorateur de cinéma ou peintre sur bijoux, avec Marie-Anne qu'il épouse en 1946. À la Libération, il ressort son matériel du placard, participe à la renaissance de la presse illustrée et fait partie de la première équipe de l'agence Rapho avec Doisneau et Brassaï. Il touche à tout et publie dans les plus grands magazines de l'époque («Life», «Vogue»...). Mais Ronis, c'est aussi l'amoureux de Paris. Celui qui se balade à Belleville et Ménilmontant pour offrir des clichés personnels, tendres et sincères sur la vie de tous les jours des gens ordinaires.

La consécration depuis 30 ans

En 1955, Ronis se consacre à la mode et à la publicité. Enseignant la photo à Paris et en Provence à partir de 1968, le Parisien se retire onze années dans le Vaucluse et retrouve la capitale en 1983. Depuis 30 ans, le talent de Willy Ronis est reconnu et fêté: Grand Prix des arts et lettres pour la photographie (1979), prix Nadar pour son livre «Sur le fil du hasard» (1981), grandes rétrospectives parisiennes... En juillet dernier, il était l'invité d'honneur des 40e Rencontres photo d'Arles.

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